The Beatles
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Album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (1967)
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (1967)
sorti le 1er juin 1967, Parlophone PMC 7017 (mono) PCS 7027 (stereo)
produit par George Martin
Les titres de l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band:
- Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band
enregistré les 1er et 2 février et les 3 et 6 mars 1967
le 1er avril 1967 ("Reprise") au studio 2 et studio 1 ("Reprise") d'Abbey Road
Paul McCartney: chant, basse, guitare / George Harrison: guitare
John Lennon: guitare / Ringo Starr: batterie, tambourin
(James Buck, Neil Sanders, Tony Randall, John Burden: cuivres)
prise 10 / ingénieurs du son: Geoff Emerick et Richard Lush
Bien que co-signée, cette pièce fut écrite par Paul McCartney, comme d'ailleurs la plupart des morceaux de l'album. Voici là l'une des meilleures introductions d'album où se mèlent cuivres et guitares saturées; le nom de cet orchestre imaginaire, avec Billy Shears à la batterie comme l'annonce Paul, vient vraisemblablement du jeu de mot "salt and pepper" et en référence à la boisson gazeuse américaine Dr Pepper. De plus, la notoriété exacerbée des Beatles poussa Paul à concevoir l'album d'un groupe fictif, à la fois désuet à travers son accoutrement militaro-psychédélique, et très ancré dans son temps: l'intention de Paul McCartney était de trouver un nom pouvant évoquer ceux en vogue à cette époque en Californie tels que Big Brother & the Holding Company, Jefferson Airplane ou Creedence Clearwater Revival. Jimi Hendrix jouera "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" au Saville Theatre trois jours seulement après la sortie de l'album; une version de cette reprise figure sur "Hendrix Live In The West". Le morceau fut repris par The Inmates en 1987 lors du concert organisé par "Libération" à l'occasion du 20ème anniversaire de l'album "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" (1967) qui donna lieu à l'album live des Inmates "Meet The Beatles Live In Paris".
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With A Little Help From My Friends
enregistré les 29 et 30 mars 1967 au studio 2 d'Abbey Road
Ringo Starr: chant, batterie, tambourin / Paul McCartney: piano
John Lennon: cloche de vache / George Martin: orgue Hammond
prise 11 / ingénieurs du son: Geoff Emerick et Richard Lush
Achevée d'écrire dans l'après-midi du 29 mars 1967 chez Paul, cette chanson était destinée à Ringo. Hymne à l'amitié, la chanson repose sur un dialogue de questions-réponses ("Do you believe in a love at first sight?" "Yes, I'm certain that it happens all the time", etc...) dans lequel on ne manqua pas de faire une allusion à la drogue ("I get high with a little help from my friends"). John et Paul terminèrent les paroles en studio, une séance d'enregistrement étant prévue le soir-même à 19 h, et il fallut dix prises. Ce 29 mars fut également le jour où fut prise la photo de la pochette d'album la plus célèbre de l'histoire du rock chez Michael Cooper à Chelsea.
D'abord intitulée "Badfinger Movie".
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Lucy In The Sky With Diamonds
enregistré les 28 février, 1er et 2 mars 1967 au studio 2 d'Abbey Road
John Lennon: chant / Paul McCartney: basse, chant, orgue Lowry
George Harrison: guitare, sitar / Ringo Starr: batterie
prise 8 / ingénieurs du son: Geoff Emerick et Richard Lush
Bien que John Lennon s'en défendit, "Lucy In The Sky With Diamonds" est un des morceaux les plus explicitement allusifs à la drogue; outre les initiales L.S.D., l'ambiance est résoluement psychédélique tant dans le fond - un texte inspiré de l'univers de Lewis Caroll - que dans la forme de superbes arrangements hallucinatoires.
Un matin de début 1967, Julian Lennon montra à son père un dessin de Lucy O'Donnel (voir ci-contre), une camarade de classe et le décrivit comme représentant "Lucy dans le ciel avec des diamants"; l'allusion au L.S.D. serait, du moins selon John, fortuite. Il reste cependant que ce dessin lui inspira une de ces plus belles chansons.
Les archéologues qui découvrirent en 1974 les ossements de ce que l'on considérait alors comme étant les restes des prémices de l'humanité donnèrent le nom de Lucy au supposé ancètre des hommes, le morceau étant diffusé à ce moment-là à la radio.
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Getting Better
enregistré les 9 et 10 mars , 21 et 23 mars 1967 au studio 2 d'Abbey Road
Paul McCartney: chant, basse, choeurs / John Lennon: choeurs
George Harrison: tamboura, guitare / Ringo Starr: batterie, congas / George Martin: piano
prise 15 / ingénieurs du son: Malcolm Addey, Ken Townsend, Peter Vince,
Geoff Emerick, Richard Lush, Keith Slaughter et Graham Kirkby
Ecrite par Paul, "Getting Better" est une allusion à Jimmy Nicol (photo ci-contre avec Paul à Amsterdam), furtif beatle en juin 1964 durant la tournée mondiale (il joua aux Pays-Bas, à Hong-Kong et en Australie), palliant l'opération des amygdales de Ringo. "It's getting better" ("cela va de mieux en mieux") était l'expression récurrente de Nicol lorsqu'il sentait la pression - légitime - d'être le batteur par interim du plus grand groupe de rock de tous les temps. C'est lors de l'enregistrement de ce morceau que John, sous LSD, fut pris d'un malaise et, étant allé s'aérer sur le toît des studios d'Abbey Road, aurait pu aisément se rompre le cou du haut de l'immeuble. John ajouta d'ailleurs le vers "it couldn't get much worse" ("cela ne pouvait pas allait plus mal") en allusion à ce mauvais trip.
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Fixing A Hole
enregistré les 9 (Regent Sound) et 21 février 1967(studio 2 Abbey Road)
Paul McCartney: basse, guitare solo, chant / George Harrison: guitare solo Fender Stratocaster Sonic Blue
Ringo Starr: batterie / John Lennon: maracas / George Martin: harpe
prise 3 / ingénieurs du son: Geoff Emerick et Richard Lush (studio 2 Abbey Road)
Adrian Ibbetson (studio Regent Sound)
Paul évoque-t-il le bricolage entrepris dans sa nouvelle ferme de Campbeltown en Ecosse achetée l'année précedente comme il le prétendit ou "Fixing A Hole" est-il une allusion à un fix d'héroïne ?
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She's Leaving Home
enregistré les 17 et 20 mars 1967 au studio 2 d'Abbey Road
John Lennon: chant / Paul McCartney: chant
( violons: Erich Gruenberg, Derek Jacobs, Jose Luis Garcia, Trevor Williams
altos: John Underwood, Stephen Shingles / violoncelles: Alan Dalziel, Dennis Vigay
contrebasse: Gordon Pearce / harpe: Sheila Bromber)
prise 9 / ingénieurs du son: Geoff Emerick, Richard Lush et Keith Slaughter
En 1967, la société américaine se trouva confrontée à un phénomène d'une ampleur sans précédent; à l'appel de Timothy Leary, le pape du LSD à qui John donnera un coup de main deux ans plus tard (voir "Come Together"), des dizaines de milliers d'adolescents délaissèrent famille et études pour fuguer. Leur principale destination était la Californie, et en particulier San Francisco, centre névralgique du Flower Power. L'édition du Daily Mail de Londres du 27 février 1967 relate une de ces fugues survenue sur le territoire britannique; Melanie Coe, dix-sept ans, était partie au volant de son Austin rejoindre un croupier de casino - et non un garagiste comme dans la chanson. Cet article inspira donc à Paul le texte, la musique ayant été composée avec John. Le hasard voulut que Paul avait remis le 4 octobre 1964 à Melanie Coe le prix d'un concours de mime à la fameuse émission TV "Ready Steady Go!"...
A noter: aucun beatle ne joue d'un instrument sur ce magnifique morceau, Paul et John ne faisant que chanter. De plus, Sheila Bromber (harpe) fut la première femme à jouer avec les Beatles.
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Being For The Benefit Of Mr. Kite!
enregistré les 17 et 20 février, 28, 29, 31 mars 1967 au studio 2 d'Abbey Road
John Lennon: chant, orgue Wurlitzer / Paul Mc Cartney: guitare solo (enregistrée le 28-03)
George Harrison: harmonica (enregistré le 28-03) / Ringo Starr: batterie, harmonica (enregistré le 28-03)
George Martin: glockenspiel (enregistré le 31-03), orgue Wurlitzer
(harmonica: Neil Aspinall, Mal Evans [enregistrée le 28-03] )
prise 9 / ingénieurs du son: Geoff Emerick et Richard Lush
C'est durant le tournage du film promotionnel de "Strawberry Fields Forever", le 31 janvier 1967, que John Lennon et Tony Bramwell, de chez Apple, trouvèrent dans une brocante du Kent (précisement à Knole Park) la fameuse affiche de cirque victorienne (ci-contre) dont Lennon utilisa quasiment mot pour mot le texte pour écrire les paroles de "Being for the benefit of Mr Kite !"; l'objet fut imprimé en 1843. Il s'agit d'annoncer le passage du cirque de Pablo Fanque dans lequel figurent réellement Mr Kite et Henderson dont il est question dans le morceau. Afin de restituer l'ambiance de foire et d'arriver aux teintes sonores impressionnistes qui caractérisent la chanson, George Martin, n'arrivant pas à ses fins, procéda à un collage aléatoire des bandes magnétiques. Ceci porta ses fruits avec le succés que l'on peut constater à l'écoute de ce morceau dont le caractère onirique et festif renvoie aux limbes de l'enfance et à toute une imagerie de mystère, par ailleurs souvent propre à l'univers du cirque.
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Within You Without You
enregistré les 15 et 22 mars et les 3 et 4 avril 1967 au studio 2 d'Abbey Road
George Harrison: sitar, tambouras, chant
(tambouras: Neil Aspinall / premier violon: Erich Gruenberg / violons: Ralph Elman
Julien Gaillard, Jack Green, Alain Loverday, Jack Rothstein, Paul Sherman, David Wolfsthal
violoncelles: Peter Beavan, Allen Ford, Reginald Kilbey / instruments indiens: Asian Music Circle)
prise 2 / ingénieurs du son: Geoff Emerick et Richard Lush
Composée chez Klaus Voorman, ami du groupe rencontré durant l'épopée hambourgeoise de 1960-1962 qui dessina la pochette de l'album "Revolver" (1966) et joua de la basse sur certains albums solos de John Lennon, "Within You Without You" est la seconde composition de George Harrison dans un style indien après "Love You To" ("Revolver" 1966); sa première utilisation du sitar remonte à "You've Got To Hide Your Love Away" de John ("Help!"/ 1965). Pour "Magical Mystery Tour", il composera en août 1967 "Blue Jay Way" dans ce registre. A travers cette pièce, George met à jour sa passion pour la philosophie hindouiste et le sitar. Faisant se cotoyer des musiciens anglais du London Symphony Orchestra et indiens de l'Asian Music Circle, ce morceau baigne dans une atmosphère orientale mêlée d'effluves de LSD.
A noter: George est le seul beatle présent sur le morceau.
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When I'm Sixty-Four
enregistré les 6, 8, 20 et 21 décembre 1966 au studio 2 d'Abbey Road
Paul McCartney: basse, chant, piano / John Lennon: guitare Sunburst Epiphone Casino / Ringo Starr: batterie, cloche
(clarinettes: Robert Burns, Henry McKenzie, Franck Reidy)
prise 4 / ingénieurs du son: Geoff Emerick et Phil McDonald
Quelques mois avant de composer le brillant "Your Mother Should Know" ("Magical Mystery Tour" / 1967) ou "Honey Pie" ("The Beatles" / 1968) dans la même optique artistique, Paul décida d'enregister ce morceau dans un registre résolument désuet et music-hall évoquant les années 25-30 chères à son père Jim (photo ci-contre). Ce dernier avait fêté ses soixante-quatre ans au mois de juillet précédent et Paul lui rend ainsi hommage tendrement à travers cette chanson magnifique, même s'il est fortuit que Jim McCartney ait eu cet âge-ci lors de la sortie de l'album. En effet, "When I'm Sixty-Four" fut composé à l'époque des Quarry Men, en 1957 ou 1958, sur le piano familial de Liverpool et fut plusieurs fois jouée à la Cavern et à Hambourg.
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Lovely Rita
enregistré les 23 et 24 février, 7 et 21 mars 1967 au studio 2 d'Abbey Road
Paul McCartney: chant, basse, piano, guitare / Ringo Starr: batterie
George Martin: piano
prise 11 / ingénieurs: Geoff Emeric et Richard Lush
Paul McCartney avait été frappé par l'expression américaine "meter maid" (contractuelle) rapportée par un ami et par la dynamique de sa sonorité; il en fit une chanson très pop sur l'univers des procès-verbaux et des parcmètres!
"Lovely Rita, meter maid"!
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Good Morning Good Morning
enregistré les 8 et 16 février, 13, 28 et 29 mars 1967 au studio 2 d'Abbey Road
John Lennon: chant, guitare / George Harrison: Guitare solo
Paul McCartney: basse, guitare solo / Ringo Starr: batterie
(trombone: John Lee)
prise 11 / ingénieurs: Geoff Emeric et Richard Lush
Utilisant les supports les plus surprenants et les plus accessibles pour écrire ses textes et inspirer ses mélodies ("Lucy In The Sky With Diamonds", "For The Benefit Of Mr Kite!", etc...), John eut l'idée de "Good Morning Good Morning" après avoir vu, au cours d'une journée comme d'habitude dédiée à la paresse, au prélassement et à l'addiction, une publicité pour Kellogg's. Après la douceur du semi-sommeil qui précède le réveil ("I'm Only Sleeping", in "Revolver" 1966), il dresse ici une apologie de la paresse, même si ici le réveil est bien plus tonique, plus rustique (les cris d'animaux, du coq à l'éléphant) et plus champêtre (la chasse à cour finale).
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Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (Reprise)
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A Day In The Life
enregistré les 19 et 20 janvier, 3, 10 et 22 février 1967 au studio 2 d'Abbey Road
John Lennon: guitare Gibson J-160 E, chant, piano / Paul McCartney: basse, piano
Ringo Starr: batterie, tom-tom / George Harrison: congas
(premier violon: Erich Gruenberg / violons: Granville Jones, Bill Monra, Jürgen Hess, Hans Geiger
David Bradley, Lionel Bentley, David McCallum, Donald Weekes, Henry Datyner, Ernest Scott
Sidney Sax / altos: John Underwood, Gwynne Edwards, Bernart Davis, John Meek
violoncelles: Francisco Garro, Dennis Vigay, Alan Dalziel, Alex Nifosi / contrebasses: Cyril McArthur
Gordon Pearce / harpe: John Marson / hautbois: Roger Lord / flûtes: Clifford Seville, David Sanderman
trompettes: David Mason, Monty Mongomery, Harold Jackson / trombones: Raymond Brown
Raymond Premru, T. Moore / tuba: Michael Barnes / clarinettes: Basil Tschaikov, Jack Brymer
bassons: N. Fawcett, Alfred Waters / cuivres: Alan Civil, Neil Sanders / percussions: Tristan Fry)
prises 6 et 7 / ingénieurs: Geoff Emeric, Richard Lush et Phil McDonald
C'est encore un fait divers qui est à l'origine de cette chanson, tout comme "She's Leaving Home"; il s'agit là de l'accident mortel de l'héritier du brasseur Guinness, Tara Browne (photo ci-contre), qui fréquentait le milieu des rock stars, dont les Beatles, et des acteurs. Ceci concerne la partie Lennon du morceau, consistué en fait de deux chansons inachevées, l'autre partie émanant de Paul; celui-ci évoque alors ses souvenirs d'enfance, lorsqu'il se rendait à l'école après avoir fumé une cigarette (les vers "had a smoke" et surtout "I'd love to turn you on" ["j'aimerais bien vous brancher"] furent interprétés comme du prosélytisme explicite pro-cannabis et valurent à la chanson d'être interdite dans plusieurs pays).
Ringo en profite pour prouver qu'il est un batteur inspiré, sa partie étant basée sur des contre-temps d'un niveau technique élevé.